Le Blog de l'actualité du pauvre "périodique" Ffwl Lleuw
[ex : Le moulin des Loups], aussi la vitrine poétique, musicale et carrefour culturelle de la lutte contre l'A.A.A's (Ampleur des Amplifications des Aggravations) au profit de l' Extension de la G.P.M (Grande Picardie Mentale).
Gilles Laffay n'est ni une invention, ni un pseudo comme certains on l'air de le croire. Il écrit, il peint et même enregistré des "choses", commeune reprise soporifique du No Fun des Stooges. À suivre...
-'Pistol Blues Montreuil' par Ray Cashman -
Au programme, ce soir, du PCQKKFW
|Petit Cinéma de Quartier du Karrefour Kulturel du Ffwl Lleuw]
nous sommes très heureux de vous faire découvrir "Nan Fon Bwa", le nouveau single de Mélissa Laveaux extrait de l'album Radyo Siwèl, prévu début 2018. La chanteuse canadienne y revisite l'extraordinaire patrimoine musical d'Haïti, la terre de ses parents, occupée par les Etats-Unis entre 1915 et 1934.
"Nan Fon Bwa" est une chanson folklorique du compositeur et guitariste haïtien Frantz Casséus, né en 1915. Une ode à la nature célébrée par la fête, l'ivresse et la danse Yanvalou. Un testament sur la richesse et l'espoir de la jeunesse.
- Aucun doute ! CELA ne peut-être que Jiji, alias El' Rotringo, alias Johnny Rotring... de La Chienne qui a réalisé cette affiche. -
“ Le soleil voudrait saigner sans arrêt Il coupe mon corps de longues aiguilles Mais l’aube naîtra d’ici partirai Un jour n’est pas loin nous reconnaîtrons Ta voix franchit en liberté mes grilles Tes cheveux encor dansent tes chansons Je voudrais tant dire et ne parle pas Car la nuit est froide où sans fin tu brilles Chut j’écoute en moi l’écho de tes pas “
Albertine Sarrazin, in “Lettres et poèmes” (éd. Jean-Jacques Pauvert 1967)
Chers ennemis
Nous aurons dans les heures, les jours et les semaines à venir, trois occasions de nous retrouver…
Demain soir MARDI 24 OCTOBRE à l’Imposture de Lille dès 19h… Nous mélangerons nos platines, Cosmic Neman (ZOMBIE ZOMBIE / HERMAN DUNE…) et moi, avant le concert de ZOMBIE ZOMBIE au Grand Mix de Tourcoing mercredi soir. Des images du “News from home” de Chantal Akerman (1972) nous accompagneront…
MARDI 31 OCTOBRE aux Ateliers Claus de Bruxelles dès 20h… J’accompagnerai le sieur “Rebel Up” SebCat pour une sélection d’hypnotisme musical, avant, pendant et après les prestations live de IFRIQIYYA ELECTRIQUE (Tun/Fr/It, featuring François R. Cambuzat, ex-L’ENFANCE ROUGE) et GERNAS HAJ SHEKHMOUS (Kurdistan/Bruxelles) https://www.youtube.com/watch?v=10fRuKxTQHQ&feature=youtu.be
DIMANCHE 19 NOVEMBRE au restaurant El Kantaoui de Lille Hellemmes à 18h pour le 5ième rendez-vous de Kerkennah... Ceci, autour de la venue de STANLEY BRINKS, FRESCHARD & THE WAVE PICTURES (Berlin D/London UK). https://www.youtube.com/watch?v=8unrOg4HquU
Restaurant El Kantaoui (93 rue Roger Salengro, Lille Hellemmes, France - réservation fortement conseillée !) https://www.facebook.com/events/1725700891070244
La poésie qu’a inventée Pierre Garnier depuis un demi-siècle se distingue par le fait qu’elle utilise à la fois les mots et le dessin. Simples esquisses, les dessins sont associés à une légende ou une définition. Les mêmes mots ou les mêmes dessins peuvent être générateurs d’associations très diverses et permettent aux lecteurs de redécouvrir une langue que l’usage a banalisé. La lecture se transforme alors en un acte de création.
Points, lignes, soleil, en plus de rassembler plusieurs des poèmes « texte-image » de Garnier, a pris le parti de les traduire à la fois typographiquement et dans une multitude de langues (italien, espagnol, portugais, anglais, arabes, chinois, japonais…). Les poèmes ainsi produits veulent rendre justice au travail de compression, raréfaction, simplification auquel Garnier a voulu soumettre le langage, tout en réfléchissant au processus de traduction qui permet lui aussi de réinventer les liens du texte à l’image.
- PLUS QU'UN SIMPLE LIVRE ! UNE INTRODUCTION PARFAITE POUR COMMENCER À DECOUVRIR L'OEUVRE IMMENSE DE PIERRE GARNIER -
218 pages 150 x 215 mm 2017 978-2-940517-66-4 28 CHF / 20 € Disponible
- Prochainement sur les écrans de Ffwl Lleuw, le film qui n'existe pas 'LE GRA.A.A.ND BA.A.A.ZA.A.A.R' de Jean Marie Masou avec Laverte Pipuite, Labelle Brute et pour la première fois à l'écran Adrianus Lambertus Wilbers dans le rôle de Alaide Allahpersonne.
- extrait de l'album 'Mange disques' de ALB - 48" 'BERCK SONG' -
- IMPORTANT ! Communiqué de Jiji alias El' Roringo, alias Johnny Rotring qui annonce avec La chienne...
LE
3 JEAN- NOUVEAU
EST
LANCÉ !
Je
participe à la mise en orbite d'un nouveau bouquin avec mes deux
autres amis des 3 Jean-, cette fois c'est la ville de Tourcoing qui
est à l'honneur et ça sera une véritable tuerie car un vrai beau
livre avec des plats bien solides et tout en couleurs pour un prix
dérisoire malgré le petit tirage.
JE
NE RESISTE PAS AU PLAISIR DE VOUS LIVRER UNE DES NOMBREUSES HISTOIRES
DE CE RECUEIL BÊTE ET PAS MÉCHANT (pour une fois)
LE
CHAMPION OUBLIÉ
Voici
l’occasionde rendre justice à une grande figure
sportive tourquennoise injustement oubliée : Roger Delmotte, un
garçon de la Marlière, qui devint champion du monde de lancer de
betteraves en 1934 et participa activement au rayonnement de la ville
au milieu des années 30.
Issu
d’un milieu modeste, le jeune Roger fut initié très tôt par un
cousin cuisinier à ce sport populaire à l’époque qui consistait
à projeter le plus loin possible une endive crue par temps sec (le
lancer d’endive cuite n’ayant jamais trouvé son public). En
1927, âgé d’à peine 15 ans, il rejoignit les rangs de la Société
Tourquennoise des Lanceurs de Chicons (STLC) et s’efforça
d’appliquer à la lettre leur fière devise «Toujours plus loin!».
Roger
se révéla rapidement un redoutable lanceur, participant à de
nombreuses compétitions, perfectionnant sans cesse sa technique, et
devint champion de Flandre en 1929. Etoile montante du lancer
d’endive, il échoua de peu au Championnat du Monde de 1930,
disqualifié en demi-finale pour cause de contrôle positif au
genièvre. Surmontant vaillamment cette déconvenue il reprit
l’entraînement de plus belle, remportant tous les concours, et
devint une gloire locale. Son obstination paya: il fut enfin sacré
champion du monde en juin 1934, devançant de 54 cm son grand
rival le bulgare Dimitrov dans une finale épique. L’avenir
s’annonçait radieux, Roger était admiré et choyé.
Cependant,
hélas, malgré l’insistance des demandes françaises le lancer
d’endive ne fut jamais reconnu comme sport olympique*. Son intérêt
déclina progressivement et le coup de grâce fut apporté par le
scandale des endives lestées en 1937**. Roger Delmotte, son rêve
brisé, mit alors fin à sa carrière et partit travailler dans le
restaurant de son cousin où il retourna dans l’anonymat.
Après
la guerre, il y eu bien plusieurs tentatives de relancer la
discipline, mais les temps avaient changé et elles n’eurent aucun
succès, les jeunes préférant à présent le football.
*
ce qui lui valut au moins d’être absent aux Jeux de Berlin en
1936.
**
suite aux plaintes de certains concurrents, les endives étaient à
présent fendues et inspectées par l’arbitre après chaque jet
pour détecter d’éventuelles tricheries.
- Composition de John M. Bennett pour la couverture du Ffwl Lleuw n°11 -
ATTENTION !
Le vernissage de l'exposition des tableaux de DELPHINE GEST est avancé au samedi 28 octobre et non plus le 29 octobre 2017 à 19 heures, c'est toujours à Hellesmes (Lille) au POLDER, 250, rue Roger Salengro et pour plus de renseignements NOUS contacter : christian.dequesnes@sfr.fr . Il est important de soutenir notre Caùmarate Delphine dont c'est la première exposition.
- Composition, couverture du Ffwl Lleuw n°11, de John M. Bennett -
Il aime Albert Ayler et le jazz de manière générale, il peint, il écrit aussi bien des poèmes que de la prose et parfois même, comme dans le Ffwl Lleuw n°11, en picard ! Son dernier livre est à découvrir, voir la chronique à la suite d'un tableau, ci dessous, de Jacques Cauda... puis aussi quelques liens afin d'en savoir plus.
ORK, Jacques Cauda, éditions La Petite Hélène ; 2017[
128 p.] - 13 €
ORK est un manurhin MR73 tendu dans le sexe d'une pute ou d'une
cougar, dans la frénésie juteuse d'un rythme underground du pays des
feuillées ! C'est hard, rauque -ORK ! Le narrateur n'y circule pas en
tant que membre de la Police nationale française, n'est ni un "keuf"
zigzagant avec son calibre dans les méandres marécageux de la cité ni un voyeur
de la "choufe", ni un "clandé" en quête (ne pas confondre
avec "queter"…) d'inspiration pour l'écriture d'un polar, ou... Son
point de vue omniscient lui cale le regard dans les différents angles d'attaque
et amortis d'un quotidien glauque qui se déroule ici, allant et venant entre
l'univers de notables (les Aubain), d'élus locaux, de jeunes délinquants dans
leurs habits lumineux comme la gloire, dans l'éclat de faisceaux intermittents
où l'espoir n'a pas le temps de s'attarder…
« L’avantage d’écrire, c’est la situation. Œil
du cyclone, noyau dur, je suis à l’intérieur de celles et ceux que je couche
sur mon écran votre papier, j’y vois comme dans un pâté dont on aurait ôté la
croûte. »
Dans
le quartier de la Zone, trois "zyva" de la "bad-trip"
Charlie, Le Boche, l'obsédé sexuel Steve (il sent l'appel du vagin en toute
circonstance et limerait bien le ventre de « la vieille » sans vergogne), sans "mif" (famille) et
plutôt "deudeu" (speed en anglais, deuspi en verlan)
errent comme des malades du cerveau parmi d'autres : côté obscurité
visqueuse, dans les corridors et bas-fonds, les cambriolages jouent des outils
et de la chignole ; côté "swag", les trois lascars font leur taf
sous l'aile protectrice de « Monsieur Jean », s'exécutent dans
de menus services rendus à la cité. Service d'intégration ? Travaux
d''intérêt et d'utilité générale ?
Notables, politiciens et zonards coexistent sur la scène d'Ork et
assistent, pareillement au vu de leur statut ou de leur taf, aux pires
règlements de compte sanguinaires, sans pitié :
« —
Il va bien crever, cette salope de
tante !
Oskar ramassa une branche d’arbre, une
branche morte, grossière et maladroite, bientôt élaguée pour devenir bâton
stylo signant le crime homophobe : « A mort les pédés ! »
Cul nu, l’anus ouvert, la branche en entrant fit un bruit de croc broyant des
os, profond dans la viande bouillie, humide et grasse, l’intestin crevant comme
un ballon de baudruche trop rempli, bulles d’air à fleur de marécage…
—OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!!! »
L'argot
des banlieues, le verlan -"on pénave comme les wesh-wesh"- colorent
ce polar métaphysique qui fait la nique aux genres policés et où les Scarlett
(alias Scarlett Johansson II dans le roman) ne pénavent pas comme les joibours
de Paname (l'Éloïse de Ork).
Ça renifle le sexe, le sang, la sueur, la came. La verlanisation graphique
envahit même l'espace et décor ambiance parfois comme un Rembrandt mâtiné de
Peter Van Hooke :
« Ça avait remué d’un ongle. Un ongle crasseux, noir comme le soir qui
commençait à tomber dehors bientôt aussi sombre que dedans. Ça faisait tableau
de Rembrandt percé d’un couloir façon corridor de Peter de Hooch. »
Du
San Antonio 2017 avec la gouaille d 'Audiard fardée dans le jus Sex and
Came des cités, via le langage crypté des dealers. De l'argot des banlieues
mâtiné du langage des "djeunz" et du langage familier, le tout arrosé
par la verve singulière et originale du Cauda « in venenum cauda »
* ... On "s'enjaille" dans les corridors (de tous genres) et ça
dérouille et ça "bourre" et ça "marave" et ça
"técla". Des meurtres sordides ou crapuleux, dignes pour certains
(cf. celui du petit délinquant Tony Macou, qui fait la Une du polar avec une
création signée de l'auteur lui-même, Jacques Cauda) d'un tueur en série, d'un serial
killer, dont il faut résoudre les tenants et aboutissants pour fluidifier
le "blaze" de la cité des feuillées.
Les
clins d'œil du texte font mouche (adresse de l'auteur au lecteur comme
ci-dessus ; références à des auteurs contemporains ; références à des
œuvres d'art contextuelles, …).
Ce
polar métaphysique a le baroque sans le maniérisme, la trame active et stylée,
et file comme un bolide dans la cité en déjouant les radars qui voudraient la "choufer" ou y semer un
semblant d'ordre : insulte au "dawa" qui y règne avec, l'omerta, la discrétion (l'« air
ahuri » des trois lascars Charlie, Le Boche et Steve) clefs de réussite indispensable, du moins pour éviter
la déveine. Volubile pour dire le cœur de la cité, couleur rouge, couleur Noir,
Ork écrit sur la blancheur de la page comme un pastel gras dessinerait
ses formes en clair-obscur, la rage de vivre et de survivre, quitte à que s'en
arrache la langue, des décorums policés des évidences soporifiques. C'est hard,
baroque, rauque, -ORK !
* « Le venin est dans la queue »,
signifiant « garder les mauvaises surprises pour la fin ».
S'applique pareillement à la dernière partie d'un discours ou d'une lettre qui,
débutant doucereusement et sans surprise, ne caresse de prime abord que pour
mieux frapper ensuite et enfin. Or Christian de Saint-Germain (vrai prénom et
patronyme de l'auteur) choisit son nom d'artiste « Cauda » en
rapport avec le signifiant et la symbolique de cette citation latine cf. In Cauda venenum, biographie de Jacques
Cauda par Elise Vincent et Déborah Vincent, Jacques Flament Editions ;
2015. Cf. également article de presse dans Libération, en février 2015 :
"Les 400 culs – In cauda venenum : le venin dans la queue ?"