Le Blog de l'actualité du pauvre "périodique" Ffwl Lleuw
[ex : Le moulin des Loups], aussi la vitrine poétique, musicale et carrefour culturelle de la lutte contre l'A.A.A's (Ampleur des Amplifications des Aggravations) au profit de l' Extension de la G.P.M (Grande Picardie Mentale).
- Dans une courte
chanson de 1988,
Hubert-Félix Thiéfaine écrivait les paroles
suivantes, introductives à
l' "Affaire
Rimbaud":
"La
jambe de Rimbaud
La tête de
Chénier
L’oreille de
Van Gogh
Et la main de
Cendrars...
Les poètes se
vendent en pièces détachées
Et leurs cris
mutilés sont de sinistres farces..."
À Jean-Luc Casamian de Toulouse
et le Docteur Nobert-Bertrand Barbe du Vénézuéla.
ECLICHURE DECH'L EVIDINCHE
À Dwai, in séquant d'écales bleuzes din ch'fond d'més chavates, ej vaù dévalant l'long d'chele rue ed l'Abie-dés-Prés. Ed 1870, ej sin in vint d'apprèeeut qu'i souf:èle. In séquand d'pleumes transluchides inpèrlées d'pleuve fènne, is leu-z ahoq't' à chés roliles ed solèl. Invoyapes, is trépèch't' el platitude ed chés sintimints aséptizés. Ed'z écales - ou-bin dés pleunmes ? Bleuses - ou bin transluchides ? - acq leus thiotes pèrles d'io su èles... din ch'fond d'sés poches, el long del Scarpes, àrjognant ch'29 ed chele rue-la d-ou qu'chés manmozèles Gindre is ll'ont ahui, el vla d-alant, ch'garchon Arthur Rimbaud. Chl'anée passaint a n'ét pu la, li i s'rinva d'Dwai. Achteure, i invoi l'lète dech Voéyaint a Paul Demeny.
Traduction en français du texte picard par l'auteur.
ECLABOUSSURE DE L'EVIDENCE
À Douai, quelques écailles bleues dans le fond de mes savates, je descends la rue de l'Abbaye des Prés. De 1870, je sens souffler un vent d'automne. Quelques plumes translucides, perlées de pluie fine, s'accrochent aux rayons de soleil. Invisibles, elles transpercent la platitudes des sentiments aseptisés. Des écailles - ou alors des plumes ? Bleues - ou bien translucides - avec sur elles leurs petites perles... Au fond de ses poches, le long de la Scarpe rejoignant le 29 de cette rue où les demoiselles Gindre l'ont accuelli, le voilà qui va, le gars Arthur Rimbaud. L'année passant, elle n'est plus là, lui se r'en va de Douai. Maintenant, il adresse la lettre du Voyant à Paul Demeny.
Extrait de Toussint Ducasse de
Christian-Edziré Déquesnes,
avec des illustrations de Sandrine Lévêque
et une préface de Pierre Garnier.
paru en juin 1999 aux : Secondes Editions du K.
ISBN : 2-913934-046-8
10 exemplaires (88 pages) sont encore disponibles par correspondance
et avec le supplément A.R-1.
du Ffwl Lleuw n°10
ISSN : 2498-1796
(40 pages avec les participations d'Emma Quersin, Jean-Luc Casamian,
Ivar Ch'Vavar & Christian-Edziré Déquesnes
et pour chacun de ces 10 exemplaires un collage unique de S.0.D.A 2018
(numérotés et signés par l'auteur + un disque-compact d'un titre :
Eclichure Dech'l évidinche / Eclaboussure de l'évidence
par le groupe Chés Déssaquaches avec Ch-Edziré Déquesnes.
- Portrait-surfiguratif d' ARTHUR RIMBAUD par Jacques Cauda. -
- Vue photographique de la rue de l'Abbaye des Prés à Dwai( Douai) à l'époque où il vécu quelques temps Arthur Rimbaud. La photo d'archive NOUS a été transmisse par Jacques Cauda. -
En Dwai, rue de l'Abbaye des Prés pas
De plaques à la façade de l'ancienne maison
Des Mesdemoiselles et soeurs Gindre qui t'ont accueilli
Nicolas Jean Arthur Rimbaud au coeur de la cité
De Gayant et vers qui tu transmet du Voyant
Les deux fameuses Lettres, l'une à George Izambard
La seconde à ton camarade Paul Demeny ; lui, ici,
A une rue à son nom, pour toi juste
Une impasse ! Ne faut-il pas déranger les touristes ?
L'encre, cette noirceur d'où sort une
lumière.(Victor Hugo)
Qu'est mon néant auprès de la stupeur qui vous
attend ?(Arthur Rimbaud)
1.L'image survient à la conscience et au
regard de Massimo Borghese avec les modulations naturelles d'une aube :
il fait nuit près des sources, un peuplement de lueurs, d'ombres et de signaux
rétiniens avancent sur l'épaule de l'onde̶en toute absurdité, comme on
sort d'un rêve ; les osselets blancs de la mélancolie, la révolte
originelle, la gamme entière des inclinations et des rêves façonnent en
secret une vision élémentaire, une réfraction certes encore indifférenciée mais
qui se concentre, se nouant sur elle-même, et qui mutera bientôt en élucidation
graphique. Sous l'effet de leur attraction réciproque, le sujetet sa vision prendront littéralement
possession l'un de l'autre dans l'intimité du palais imaginaire qu'ils
ont investi̶tous les amants du monde connaissent la grâce
de cet enchantement. Ce noyau de forces et de rêverie (Scarabocchio*, le
griffonnage est son mode d'improvisation, le principe-moteur d'une
germination, d'un geste qui, comme son nom ne l'indique pas, est éprouvé et précis),
congédiant d'un coup les causalités et les finalités de la vie courante,
perfore les falaises opaques de la nuit humaine, creuse pour lui-même et met à
jour une figure graphique qui s'affirme ailleurs que sur la scène des
affaires mondaines (naturelles, sociales, psychologiques). La poussée et le
quant-à-soi de l'image n'ont que faire du monde et de ses contingences, elle
est dans son tempo et dans son domaine la composition, l'expression et
l'explicitation de sa propre question. L'homme et l'image ont engagé et scellé
leur procès d'unification, ils ne lâcheront plus leur emprise jusqu'à son
accomplissement.
2.Le sujet et l'oeuvre sont alors à
distance, et peuvent s'émanciper, ils ont engendré une forme organique,
l'intempérance d'une trame de grande fermeté, leur propre forme :
un « Figurat ».
Le « figurat » est une figure
de sens, une exaltation de la main d'or, du regard et de l'esprit qui donne
à vivre, ici et maintenant, le Temps, le Rythme et la Matière de
l'homme. Le figurat est une émotion cristallisée, tangible, une
substance palpitante déposée sur le grimoire de la rétine pendant que dix mille
papillons noirs frappent la cornée, résonant sur une échelle subjective de
sensibilité, d'intelligibilité, de disponibilité et d'intensité que la simple
raison ne peut atteindre. Philtre, compas et fond irréductible, le
figurat est un geste du regard –
jaillissement spontané et dirigé à la fois – qui
excède le regard, une totalité spéculaire et inquiète, sans autre
finalité qu'elle-même, un éclat d'absolu qui se suffit dans sa plénitude
et qui excède la plénitude. Toute la puissance et la simplicité du figurat est
là, sous nos yeuxramassé sur le format
d'une feuille de dessin, exempt de confusion, éclatant de naïveté dans
l'économie et la fraîcheur de ses moyens. Nous sommes les témoins affectés et
les acteurs de toute son évidence.
3.Aussi cette fleur de rêves, de colère et
de mélancolie, calice des mémoires, dans l'entrelacs jubilatoire des lignes
claires, des masses, des plans, des perspectives, des rappels du monde et de
ses éléments, des significations, des symboles ou des références, des
évocations, des signes abstraits et concrets qui s'enchâssent, se délimitent,
s'emboîtent, s'enroulent, se choquent, se répondent, se caressent, s'échappent,
se pénètrent à nouveau, réinvente-t-elle le versant libre et solaire de
l'énigme humaine, elle devient à ce titre l'énigme cardinale : une
« Merveille ». Le figurat, sous la densité d'un tissu qui s'anime,
pulse de l'intérieur, comme tout ce qui vit, sans mots, sans phrases, sans
musique, une merveille qui pulse et qui suffit à notre joie d'en être les
témoins et les contemplateurs. En se signifiant lui-même, le figurat pulse en
toute candeur, avec le trois fois rien d'un trait d'encre trempée dans la
volupté d'être et dans l'humour noir.
4.Quand l'encre s'écoule et se fixe, quand la
mélancolie et la révolte essentielle ont trouvé leur chemin d'exultation, leur
cycle de sang, l'envers et l'avers de l'émotion se renforcent car le temps
n'attend pas, l'intensité tragique du figurat, au cœur brûlant de la vérité
poétique, laboure et le sens et ses conditions. Les hommes ne cesseront pas, ne
cesseront jamais, de rêver et de se révolter, depuis toujours le Temps et la
disparition des mondes entre eux se fécondent et se défont, l'image vibrante de
Massimo Borghese, réelle et surréelle, s'en retournera vers la grande
marée à la rencontre des éléments et nourrira les passions premières :
ainsi s'accuse la ponctuation de l'océan.
5.Écartez ce que vous venez de lire, cet
homme qui dessine, Massimo Borghese, est aux prises avec son énigme, avec la
vie qui crame, note par note jusqu'aux cendres, aux prises avec ses passions et
avec les puissances de dissolution, aux prises avec la beauté du monde et avec
son absurdité, avec le Bien et le Mal, aux prises avec l'absolu, avec la minute
qui passe, avec la nuit qui vient..., il sait que son œuvre est inachevable et
ténébreuse mais il la conduit souverainement, il tient et il se tient. Que
l'on nomme son chemin « Surréalisme* », « Morale
merveilleuse* », « Réel absolu* » ou « Poésie,
même* », il sait que d'autres ont cherché et que d'autres viendront, il
sait que le regard poétique est en son principe une émancipation permanente, il
sait que c'est le rêveur qui poétise le monde parce qu'il en est
l'intercesseur, cet homme est un frère-voyant, son œuvre un sceptre d'encre et
de lumière.
Nouvelle aube, nouvelle onde, j'entends le
rappel du merle.
Jean-Pierre
Paraggio
Toulouse
2018
Les œuvres de Massimo Borghese
sont exposées du 12 au 26mai 2018
à la Galerie l'Usine,
102 boulevard de la Villette, Paris 19°
http://usine102.fr/
M° Colonel Fabien – 01 42 00 40 48
Vernissage le samedi 12 mai 2018 à partir de 18 h 30
Massimo
Borghese, l'Homme-signe,
présente
ses œuvres (fonds et formes) dans un texte
À la force de l'Arc de ses reins tendue redressée déployée, À lA lumière de lA vie La dAnseuse est À l'Ame de lA mAtrice Au coeur de lA mAternité c'est une enfAnt dans lA lumière de lA tribue de MAnoé mAtrice mAternité mAmAn