jeudi 16 août 2018

L'AIR DE LA ROUTE de Bruno Sourdin


Un livre de Bruno Sourdin qu'il faut découvrir car il démontre que le souffle de la BEAT GENERATION souffle toujours au présent et dans la vraie GFM/Grande Fraternité Mentale.

- Editions Gros Texte : http://grostextes.over-blog.com/ -
Bruno Sourdin est né en 1950, il a grandi dans la baie du Mont-Saint-Michel. Ayant achevé ses études de journalisme à Paris, il a voyagé au Maroc, en Egypte et en Inde, avant de s'installer en Normandie. Ami de Claude Pélieu et féru des écrits de la Beat Generation, il est aussi collagiste.

Bibliographie récente : Migrations (avec une préface de Claude Pélieu), Gros Textes, 1999 ; Claude Pélieu & Mary Beach, mille milliards de collages, Les Deux-Siciles, 2002 ; Hazel, Les Deux-Siciles, 2005.

L'air de la route
Bruno Sourdin 
Puisqu’il me faut quitter cette terre où je ne reconnais plus rien,
ni les rivières ni les arbres ni l’eau ni le vent
Je ne voudrais pas partir sans dire adieu à l’étoile qui me suivait
Adieu à l’air du printemps,
au cri des corbeaux oiseaux vagabonds
Adieu à l’esprit du tonnerre et de la fumée,
à l’esprit qui souvent proteste
Adieu aux nuages et à l’herbe fraîche
Adieu à la machine à pluie, à l’arc-en-ciel laissé à l’abandon

Adieu à la plus belle nuit de ma vie, à cet étrange sentiment d’éternité

Adieu à la foudre dans le vide obscur

Adieu à mes enfants aux yeux de soleil, société secrète des corps immobiles

Adieu aux galops des chevaux, cliquetis incessants de la pendule

Adieu à ma maison pleine de livres

Adieu aux foules sans noms, têtes de mourants terrifiés
Adieu aux mamans brûlées vives entre les mains de la bombe
Adieu aux visages cloqués et écorchés, muses irradiées accablées de chagrin dans la nuit qui tonne
Adieu aux esprits anéantis avalés par le champignon géant, aux esprits rampant dans leurs excréments
Silhouettes écorchées, restes calcinés des villes, peaux arrachées, décombres en flammes
Adieu au crépuscule de fer
Adieu poème mort

Je ne voudrais pas quitter cette terre sans dire adieu à ma douce mère, frères humains



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